Entrainement spéciale d'Izumi Mitsui

Frileux, il ne put s’empêcher de frissonner quand son adversaire (s’il en était un) recouvrit la salle de glace. Il proféra un juron à l’encontre du Mizukage, et se mit en garde. Mais c’était trop tard, le Mizukage venait de lui envoyer une dizaine de pics glacés dessus, comme s’il avait l’intention de le tuer. N’ayant guère le choix, le principal protagoniste de la scène se projeta sur le sol pour éviter les pics les flèches gelées. Le sol de l’arène, lui aussi recouvert de glace, cinglait le corps de Mitsui qui, dérouté, glissa vers le côté gauche et se releva tout aussi rapidement. Son regard malveillant lorgna le Mizukage. Après avoir bien étudié le corps de son « maître », il émit un rictus sonore et fit plusieurs signes de main.

« Suiryuudan No Jutsu ! »

Le sol glacé se fissura, et un grand dragon d’eau surgit du cratère. Cette chimère s’élança sur le Mizukage, comme si elle avait l’intention de le broyer avec sa machoire. Un sourire narquois se glissa sur le visage pâle de notre héros. Peu après, il se jeta sur le côté pour éviter une nouvelle rafale de pics glacés. Bien qu’il ne semble guère craindre le Mizukage, Izumi Mitsui était terrifié par ce personnage imposant, qui, bien qu’il paraisse jeune, pouvait se révéler être une machine à tuer. Tandis que le dragon glacé s’approchait du Mizukage, Mitsu’ le Fratricide se frottait les mains bleuies par le froid mordant en tentant de les réchauffer. Puis, il se mit à balayer la salle du regard, comme s'il était à la recherche d'un objet particulier qui puisse l'aider pour son combat.

*Ce personnage semble être un très bon guerrier, quoique j'en dise..*

*Pour lui, je suis comme un enfant je présume.. *

Le jeune ninja tremblait. Il tremblait de rage.
Mitsui n’avait décidément pas dit son dernier mot et il gratifia son adversaire d’un sourire ironique. Il proféra une flopée de jurons à l’adresse du Mizukage puis il prononça quelques bribes de mot dans sa barbe. N’ayant guère l’intention d’être massacré, il prononça quelques incantations qui ressemblaient vaguement à « Suikodan No Jutsu». Juste après qu’il ai dit ces mots qui ne semblent pas avoir de sens, un grand requin aqueux émergea du cratère laissé par la précédente créature invoquée. Le requin, sous l’impulsion de notre anbu, vint s’écraser contre l’emplacement où se dressait auparavant le Mizukage. Irrité par l’attitude de Shogi, Izumi-kun avait l’intention d’en finir avec ce fichu Mizukage. Un nuage de poussière surgit de nulle part à l’endroit même où se tenait le Fratricide.

Quand le nuage se dissipa, on pouvait distinguer une demi-douzaine de clones d’ombre du Anbu qui se lancèrent tous en direction du Mizukage. L’un d’entre eux, visiblement le « vrai » Mitsui, cessa sa course en plein milieu de l’arène. D’un ton sec, il s’adressa au Mizukage en personne en criant quelque chose qui ressemblait à « Mizue nau Tatsoumaquie, la tornade aqueuse ! ». Après qu’il ai proferé ces dires, un grand typhon apparut au milieu de l’arène. Izumi-kun, stoïque, n’eut même pas besoin d’ordonner à cette gargantuesque de se diriger vers le coin opposé de l’arène, là où le Mizukage était censé se trouver. Coordonnés, les deux ninjutsus invoqués par Izmu Mitsui s’abattirent en même temps sur le Mizukage. Le visage d’Izumi-kun se tordit en un rictus horrible.


« Alors, Mizukage, on dort ?! »

Un blizzard violent s’efflua en direction du Mizukage. Un regard perçant aurait remarqué qu’Izumi-kun utilisait en ce moment un ninjutsu puissant, mais, caché par la Brume, un œil classique ne pourrait en aucun cas distinguer les signes que le Fratricide faisait de ses doigts. Il poussa un léger soupir, et presque méthodiquement, il se redressa. Il haletait. En effet, le jeune Anbu n’avait guère l’habitude d’employer tant de techniques successivement, surtout des techniques demandant d’habileté au combat et de maîtrise du suiton. Une lumière traversa son regard, puis il se mit à contempler l’aboutissement de tant d’ardeur à la rixe qui l’opposait au Mizukage. Il eut un accès de toux.

Bien qu’il soit fier du résultat de son action, il n’en restait pas moins très jaloux du Mizukage. Selon Mitsui, un tel personnage ne devrait pas posséder un pouvoir comme celui-ci, ou du moins un pouvoir si puissant. Hargneux, il supputa que son Kage ne méritait pas d’être servi par un « grand héros » comme lui, chose relativement risible quand on savait qu’il n’avait accompli aucune action magnanime à ce jour. C’est donc sous l’effet de la colère qu’il rejoignit le Mizukage, toujours planté à l’autre côté de l’arène, sa pipe dans la bouche. Mitsui étouffa au dernier instant un rire nerveux, puis s’inclina avec humilité devant le Kage Shogi. N’était-ce pas hypocrite de s’incliner devant quelqu’un dont rien que l’existence vous répugne ? Mitsui n’en avait que faire, et il estimait même qu’un « bon ninja » devait savoir plier l’échine et se soumettre quand l’adversaire était bien plus fort, que ce soit en nombre ou en force. Il finit malgré tout par se relever, n’ayant toujours pas entendu ce qu’allait dire le grand Mizukage.

Un vent âpre rentrât soudainement dans la salle, ouvrant ainsi par la même occasion la porte d’entrée dans un raffut insupportable. Son regard, autrefois qualifiable d’avide, s’enflamma. Sans même attendre un signe de la part de Shogi, il se releva brutalement et lorgna Shogi avec causticité. Devait-il s’incliner devant lui ? Cette fois-ci, son avis divergeait sur la question. D’après ses dires, il n’était point obligé de se soumettre au Kage, ce dernier ayant déjà le devoir d’instruire les ninjas de son village. Dans un sens, Izumi-kun n’avait pas réellement tort, mais il décida quand même de se punir pour sa stupidité. Sans même cligner des yeux, il mordit avec impétuosité sa propre langue. Un goût âpre de sang lui vint à la bouche, et il sourit.

« -Mizukage, ou bien… Senseï,enseignez moi donc cette technique. »

Comme s’il ne portait aucune attention à ce qu’allait dire le Mizukage, Mitsu’ se retourna et croisa les bras. Il murmura quelque chose d’incompréhensible, puis se mit en route vers l'entrée de l'arène. En effet, comme nous l'avons déjà stipulé quelque part, Mitsui était frileux et ce vent le rendait nerveux, très nerveux..

Un froid glacial recouvrit peu à peu chaque parcelle du corps d’Izumi. Au fur et à mesure que les secondes s’écoulaient, la douleur s’intensifiait, jusqu’à atteindre son stade ultime. Bien qu’il soit un ninja très respectable, voire un bon shinobi, Mitsui ne put s’empêcher de verser une larme qui se réfrigéra au contact de l’eau congelée. A ce moment précis, notre héros tenta de pousser un cri, mais en vain. En effet, le froid s’était installé partout, même dans sa bouche, où le mucus buccal semblait être sur le point d’exploser. Izumi-kun, en bien mauvaise posture, réessaya une fois encore de crier. Toujours en vain. Quelques secondes plus tard, la glace recouvrit l’œil droit de Mitsui, puis l’œil gauche d’Izumi-kun. Il tenta de secouer la tête de gauche à droite pour souligner son désespoir. Il haïssait ce Mizukage, et s’il avait pu le tuer à cet instant précis, il l’aurait probablement fait. Pour lui, un bon kage se doit de protéger ses citoyens et non pas de les blesser ou de tenter de les tuer. Son corps, meurtri, luttait vainement contre l’absence de chaleur qui allait probablement lui coûter la vie..

*Mourir aussi misérablement, qui l’eut cru ? Est-ce donc pour cela que je me suis tant entraîné ? Hmm.. Non. Je ne suis pas un bâtard. Je ne suis pas un chien. Je refuse d’admettre que cet avorton ai pu me battre. Je présume que derrière ce visage de chair se cache un être horrible, un être tellement horrible qu’il a honte de montrer son visage. Il doit être très laid, vraiment laid, alors que moi.. Hmm.. Je suis très séduisant ! Héhé.

Je crois bien que je divague. *

Le corps d’Izumi-kun fut pris de spasmes violents qui, chez lui, étaient le signe d’une profonde rage. C’était une mort bien ironique pour un personnage si flegmatique, si austère, si ambitieux qui avait toujours souhaité mourir dignement, comme le voulaient d’ailleurs la plupart des shinobis de Kiri. Et ces valeurs ? Qu’en faisait-il ce Mizukage ? Etait-il donc si amoral ? S’il y avait bien une chose que Mitsui ne tolérait pas, c’était bel et bien l’amoralité de certains. Son regard, haineux et vil, croisa celui de Shigo. La douleur s’accentua une nouvelle fois et Mitsui se dit que ce Mizukage avait certainement l’intention de bien le tourmenter avant de lui ôter la vie. D’après Izumi-kun, c’était une belle leçon d’inhumanité que montrait là le Mizukage. Effectivement, le Fratricide affirmait toujours qu’il fallait achever son adversaire au lieu de le laisser agoniser mais peu de ninjas s’en remettaient à l’avis de Mitsui en ce qui concerne ce point délicat.

Et c’est là qu’il se rendit compte que lui aussi, n’était guère humain.
Il eut envie de soupirer.

Peu après, le Mizukage daigna lui enlever la glace du corps. Sans qu’un millième de seconde ne se passe, l’Anbu se jeta à la gorge du Mizukage armé d’une dague qu’il venait de saisir de son sac. Un cri de rage retentit dans la salle et il tenta de trancher la gorge du mizukage. Cette action, bien que justifiée, avait été utilisée en vain. C'est alors qu'Izumi-kun comprit qu'à chaque coups portés, le Mizukage semblait se régénérer et quoiqu’il fasse, il n’arrivait pas à lui infliger de blessures, aussi minimes soient-elles. Ses spasmes, libérés du joug de la glace, le saisirent de plus belle. Il eut un rire nerveux, et son visage se fendit en un rictus misérable. Cette vision pathétique insupporta Mitsui qui, enragé, saisit brutalement un shuriken. Il contempla pendant plusieurs secondes ce shuriken, avant de le lancer sur le Mizukage.
Il s’esclaffa violemment..

« CHIEN ! BATARD ! FAIBLE ! JE N’AI JAMAIS VU UN MIZUKAGE AUSSI IDIOT ET INCOMPETENT ! Je.. Veux.. Que.. Vous.. vous.. EXCUSIEZ ESPECE DE VIEUX DEBRIS ! »