Mission de rang C : preuve de l'escroquerie du barman (Vanac)
Vanac avait attendu que le nuit tombe sur Suna. Il avait troqué ses vêtements de ninja habituels contre un long manteau à capuche qui lui donnait le parfait air sombre des gens louches. Il s'approcha du bar et commença à en sonder l'intérieur. Il y avait foule à cette heure. Un grand nombre de personnes dansaient ou chantaient en buvant, donnant à « L'anguille sous Roche » la réputation de fétarde qu'elle avait toujours eue. Au piano, le jeune diplômé entamait La fugue de Subaku, ce qui compléta la tableau.
Maintenant qu'il s'habituait aux couleurs et sons de l'endroit, Vanac put étudier plus attentivement les clients de ce bar. Du dealer au tricheur, en passant par les voleurs, la population de cette taverne était à faire pâlir les plus grandes prisons. Mais, bon pour l'instant, tant qu'il prenait du bon temps ensemble, il ne dérangeait pas les autres habitants de Suna. Et puis surtout, il n'était pas là pour ça... Peu lui importait le nombre de criminels qui fréquentaient cet établissement, quoique... Il en glisserait certainement un mot au Kazekage dans son rapport...
Il se reconcentra alors sur sa mission. Il chercha des yeux sa cible. Elle devait se trouver à proximité des tables de jeu. Il scruta le première sur sa droite. Non, aucune personne ne correspondait à la description qu'il avait reçue. Il jeta un oeil sur la table juste derrière, aucune des personnes qui ne lui faisaient face n'était celle qu'il recherchait. Il n'arrivait pourtant pas à voir le visage de celui qui lui tournait le dos. Il utilisa alors discrètement son Goukuhou pour aller taper contre la porte sans être détecté. Surpris par le bruit, le plupart des hommes se retournèrent et notamment celui qu'il observait. Il put alors, avec dépit, constater que ce n'était pas non plus celui qu'il recherchait. C'est alors qu'il vit une table se vider au fond de la salle et plusieurs joueurs partir la mine triste. Un homme restait pourtant assis un grand sourire sur ces traits et un tas de ryos impressionnants à côté de lui. Vanac le reconnut immédiatement : c'était lui, sa cible. D'un simple coup d'oeil, Vanac estima le nombre de ryos qui reposait à côté du barman. Il soupesa ensuite une petite bourse qui pendait à sa ceinture. C'est bon, il en aurait assez pour défier l'homme. Le Kazekage était vraiment quelqu'un de prévoyant.
Vanac se décida alors et entra dans « L'anguille sous roche ». Comme il s'y attendait, personna ne prêta attention à son entrée : ce n'était pas la première fois qu'ils voyaient un homme louche. Il se dirigea vers les tables de jeu, fit mine d'observer attentivement celles où un jeu se déroulait encore. Puis feignit la parfaite surprise de la personne qui trouve enfin un place de libre. Le barman lui jeta un regard menaçant:
« Tu es nouveau ici, je ne te connais pas. Mais, ici, c'est la table des pros. Alors va pas pleurer chez ta mère si tu perds.
- Je n'en attendais pas moins du cher Riko Troisième-Oeil. Toujours aussi accueillant à ce que j'ai entendu. Mais peu importe, ta réputation t'a précédé », il posa alors sa bourse sur la table, « alors, on accepte mon défi? Parce que moi, mon surnom, c'est plutôt " Vanac aux doigts de fée ".
-Hohoho! Tu n'es peut-être pas aussi naïf que tu en as l'air. Et puis, je ne refuse jamais de dépouiller un client. Alors, ici, comme c'est chez moi, le défi se fait selon mes règles. Première manche au Mah-jong, et si tu l'emportes, quitte ou double sur une partie de dés. Alors, toujours prêt à me céder tes ryos?
-Oui, je suis toujours prêt à vous défier et ne vous attendez pas trop à vous approprier mes ryos : ce serait un faux espoir. Mais si l'on suit vos règles, on utilisera mes jetons et mes dés.
-Très bien, marché conclu?
-Marché conclu. »
La partie de Mah-jong commença et les affaires débutèrent mal pour Vanac qui perdit les deux premiers coups. Mais la partie continua et Vanac s'habitua à la technique de son adversaire au point de rattraper son retard. Mais Riko n'était pas n'importe qui et il réagit vite. La partie s'équilibra alors et commença à s'éterniser, jusqu'à en arriver au coup fatidique:
« Et voilà, Vanac, c'était le cinquantième coup. Nos gains sont encore à peu près égaux, tout va se jouer dans le cinquante-unième coup. Ce coup-ci, c'est la mort subite : ou on gagne tout, ou on perd tout.
-Mais tu peux abandonner si tu préfères, Riko...
-Haha! Je t'aime bien toi. Tu as du cran et un sacré sens du jeu. Mais je n'ai pas dit mon dernier mot, méfie-toi.
-Nous verrons bien...»
Vanac distribua une dernière fois les petites dalles de jeu. Puis ce fut le tour des échanges. Vanac échangea trois dalles, Riko deux. Il abattit alors son jeu en s'écriant :
« Couleur! C'est fini pour toi! ».
Vanac en profita pour abattre lui aussi sa main et annonça d'une voix posée :
« Je pense que tu as parlé un peu trop vite : Len !»
Riko stoppa brusquement ses effusions de joie et se pencha suspicieusement sur la table :
« Ma foi, tu as raison. Et bien, tu viens de remporter cette manche, mon cher Vanac. Tu as gagné le droit de passer à la deuxième manche. Que la seconde manche débute. »
Vanac enfouit alors la main dans sa poche et en ressortit les dés préparés pour l'occasion. Une marque de chakra indétectable pour les non ninjas avait été apposée sur chacun des dés et seul le Kazekage pouvait la retirer. Il les soupesa une dernière fois dans sa main, vérifiant que le chakra était toujours bien là, et les montra à Riko.
« C'est donc la manche finale! Cette fois, pas de doute, c'est la fin. Comme prévu, nous utiliserons mes dés, et vu que je suis l'invité, je les lancerai en premier. Bien évidemment, le plus haut score l'emporte »
Riko n'ayant pas fait d'objection, Vanac se concentra, mélangea et lança les 5 dés sur la table.
« 23! Pas mal, mais je peux faire mieux! »
Riko ramassa alors les dés sur la table, les soupesa , les mélangea et les lança sur la table. Les spectateurs, désormais nombreux, attirés par l'affrontement des deux champions retinrent leur souffle. Les dés semblèrent rouler une petite éternité avant de finalement s'arrêter.
« 28! », hurla Riko. « Tu as été un adversaire honorable, mais personne ne bat le champion du jeu de Suna : Riko Troisième-Oeil! Hahahahaha!
-Bon, j'ai perdu, on dirait! Tiens voilà ce que tu as gagné. »
Il poussa alors la bours de l'autre côté de la table, puis ramassa les dés, les glissa dans sa poche et s'en alla sans même se retourner.
Sur le chemin du retour vers la tour du Kazekage, Vanac baissa sa capuche et sourit. Il sortit les dés de sa poche : ceux-ci n'avaient plus aucune marque de chakra et ils étaient plombés. Le sourire de Vanac s'élargit. Bien que les jeux d'argent ne soient pas interdits à Suna, tricher reste un crime. Et si les dés qu'il tenait dans la main ne prouvaient rien, car Riko pourrait nier avoir jamais touché ces dés, les traces de chakra que les dés marqués avait laissées sur ses manches, même s'il s'était maintenant débarassé de ces dés, s'avéreraient être la preuve la plus irréfutable de sa tricherie. Vanac avait accompli sa mission, c'était maintenant aux officiels de faire le reste.
Vanac reprit sa route en sifflotant, le coeur enfin empli de joie après une soirée qui l'avait bien éprouvé nerveusement. Le Kazekage serait sûrement fier de lui...